par Marin Sorescu, poète Romain
Pensif, les mains derrière le dos, Je marche le long des rails, Le chemin le plus droit Imaginable. De derrière, impétueusement, Vient un train Qui n'a jamais entendu de moi. Ce train - le vieux Zénon m'en est témoin - Ne m'atteindra jamais, Parce ce j'aurai toujours une avance Sur les choses incapables de penser. Ou même si, brutalement, Il me passait dessus, Il y aura toujours un humain A marcher devant lui Plongé dans ses pensées, Les mains derrière le dos. Comme moi maintenant Devant le monstre noir Qui approche à une vitesse effrayante, Et qui ne me ratrappera Jamais.